Bénédicte, enseigne le français

Et de trois !!! Troisième mois de Juin passé à Huong Ho où j’ai tenu le rôle d’une enseignante (de français) auprès de ces chers enfants de l’association. Cette année une nouveauté, il y avait en plus ceux des deux « maisons des affections » (quelle appellation merveilleuse!) construites par Thuy. Ils venaient se rajouter aux enfants de nos familles de sampaniers. Ils sont issus de familles très problématiques, en situation très précaire, leurs parents sont soit décédés ou malades, soit dans l’incapacité de s’en occuper et alors ils les abandonnent ou les laissent pour un long laps de temps dans ces maisons en attendant des jours meilleurs (qui ne viendront peut être jamais….).Ils vivent ensemble dans ces deux lieux encadrés par des nounous, une cuisinière, une étudiante (cette année c’est Léna!) chargée de l’animation, dans une ambiance très aimante, avec beaucoup de rires, de passages de gens extérieurs, d’événements ponctuels, moi même j’y passais tous les jours (ces maisons jouxtant le jardin du gîte de Thuy où je résidais).

Que dire de cette expérience 2014 ? Bonne organisation des cours car beaucoup moins d’élèves dans chaque niveau par rapport à l’année dernière. Cela nous donne la possibilité à Sylvain (3ème année aussi pour lui où il enseigne l’anglais) et à moi d’espérer être plus efficaces dans notre soutien à la diffusion de ces deux langues. Nous avions 7 niveaux. Je remarque toujours la même chose et c’est universel je crois: Il y a les forts et les faibles, les « extravertis » et les timides, les rêveurs (pas gênant mais ne participant pas trop et vagabondant très loin dans leurs pensées!!!), les « dissipés » qui quelques fois me feront transpirer un peu plus que d’habitude (il fait très très chaud dans les salles de classe, surtout au cours de 14h30!) les « sages » qui vous boivent des yeux, les « hyper doués » qui en veulent, d’autres qui se reposent tranquillement pendant les cours, allongés un petit peu sur leur table(!!!), et qui paraissent ne pas suivre (ont ils les capacités ou ont ils un passé si chargé qu’ils sont freinés dans leur apprentissage ?) En tous les cas, ils sont extrêmement fiers qu’on leurs porte une attention particulière, fiers de recevoir des cours qui leur sont destinés « A EUX « .

En temps que mère de 3 enfants je ne suis pas trop perdue, ayant du de nombreuses fois faire réciter les leçons quand ils étaient petits! Le contenu des cours? Pas trop de grammaire (la grammaire française étant si difficile!), du parler très simple genre: Qu’est ce que c’est? Qui est ce? Ou habites tu? De quelle couleur? Tu aimes quoi? Çà marche pas mal, tout ça accompagné de « flash cards »(grandes images avec le dessin d’un côté et le mot de l’autre) et de mes balbutiements de mots en vietnamien (et oh miracle, quelques fois ils me comprennent!) j ai en effet pris quelques cours en France! Je mime aussi,de gros éclats de rire, j’adore…

Souvenirs forts de ces ambiances, je sens que je suis attachée à ces élèves. 21 h de cours par semaine, du lundi au samedi inclus. Sylvain et moi nous reposons le dimanche. Nous avions fait pas mal de tourisme en 2012 et 2013, cette année repos dans cet extraordinaire jardin du gîte au milieu des plantes aquatiques et à l’ombre des pamplemoussiers. Et puis chacun sa moto: ici c’est obligatoire d’en avoir une car autrement impossible de bouger, trop chaud pour le vélo et l’usage de la voiture n’est pas encore suffisamment développé pour en louer une…. C’est cher,et pourtant il y en a de plus en plus dans Hué, ce qui pose un gros problème pour la circulation! Mais grâce au développement économique de leur pays,les Vietnamiens s’enrichissent et maintenant peuvent en acheter! Nous nous promenons le long de la rivière des parfums,c’est une merveille le soir,vers 18h, au niveau de « la dame céleste » , le coucher de soleil….C’est féerique….

Il y a aussi la nourriture vietnamienne qui m’enchante, nous achetons souvent des « man vé » ( à emporter) dans la boutique-restau de Huong Ho. Délicieux,tout ça pour 80 centimes d euro! Mangeons vietnamien la plupart du temps. Côtoyons souvent Binh et Na qui s’occupent du gîte . Ils nous font quelquefois fois à dîner le soir dans le jardin,ils sont adorables, on s’entend très bien. Avons également dîné chez les parents de Binh a Hué, très bon moment encore ponctué de « yo » ,signifiant « à la tienne! », tout ça bien sûr une bière à la main, seule boisson vraiment désaltérante!

J’aime cette ambiance gaie (les vietnamiens sont vraiment joyeux…), j’apprécie leur joie de vivre, je me sens souvent sur la même longueur d’onde, bref je me sens intégrée! Bonne entente aussi avec les étudiants de l’Estaca », école d’ingénieurs », qui sont là pour réaliser des chantiers au sein de l’association. On les voit souvent,on discute sur la vie, c’est leur première expérience de travail bénévole ( ils ont 20ans!) hors de France et loin de leur famille ! Il y aurait beaucoup, beaucoup d’autre faits à raconter….

En résumé : Séjour une fois de plus réussi grâce à l’accueil de Thuy et Jean qui poursuivent leur formidable travail, à tous ces enfants aux personnalités si attachantes, aux liens que j’ai créés avec eux et à ma bonne intégration dans ce monde vietnamien. Il faisait très chaud, certes, parfois j’ai eu quelques pertes d’énergie mais qui ont été vite compensées par la gentillesse de tout le monde. J’ai un lien fort avec ce pays, j’aimerai suivre l’évolution de ces enfants, je m’y suis attachée,c’est un peu « magique »!!!!! J’espère y retourner en 2015!!!

Bénédicte

Sylvain enseigne l’anglais

Cette année encore Bénédicte et moi avons passé quatre semaines à Huong Ho pendant tout le mois de juin. Il s’agit pour nous de la troisième expérience avec les enfants des familles des Sampaniers. Nous sommes arrivés à l’aéroport de Hué rénové le 30 mai vers midi sous une chaleur torride et un soleil éclatant. Arrivée paisible à Hué dans une voiture climatisée. Nous étions accueillis par Na et Bin. Nous découvrons que Na fait désormais partie de l’organisation de façon permanente. Elle sera très « facilitante » au cours de notre séjour, grâce à sa bonne connaissance de l’anglais. Nous découvrons rapidement la « maison des affections » désormais opérationnelle.

Cette année la présence des enfants de « la maison des affections » a enrichi notre expérience et je l’espère aussi celle des enfants. Nous en connaissions déjà quelque uns, Nhi, Y, et leur jeune frère, Thanh et Luc. Nous avons donc enseigné auprès de ces enfants ainsi que ceux des familles des Sampaniers. Pour rappel, Bénédicte était en charge des cours de français et j’enseignais l’anglais.

Thuy avait divisé les cours par niveau scolaire : sept niveaux. Grâce à ce dispositif, nous avions des classes avec un maximum de vingt élèves. Dans certains cas, le nombre était inférieur; excellent pour davantage capter l’attention des enfants et les faire progresser. Très rapidement, comme les autres années, nous constatons que d’une part les filles sont plus nombreuses et aussi davantage appliquées et plus bosseuses. Il semble que ce phénomène soit mondial. Plus tard il peut se diluer quelque peu en raison du rôle des femmes dans la société vietnamienne.

Nous avons attiré l’attention des enfants lorsque nous le pouvions sur l’intérêt de poursuivre des études afin de profiter de l’essor de l’économie vietnamienne et de l’évolution de sa société. Le parti pédagogique de ce séjour a été dense. Bénédicte et moi avions chacun une vingtaine d’heures de cours par semaine, six jours sur sept. Ce rythme nous a permis d’être encore davantage intégrés dans la société et la vie quotidienne de l’organisation et de Huong Ho. Les enfants pour la très grande majorité étaient particulièrement joyeux et affectueux. Bien qu’étant en vacances, ils avaient des activités qui leur étaient proposées par Thuy et son équipe. Ces activités pouvaient être ludiques, sportives, mais aussi des cours de maintien de leur connaissances scolaires.

Nous sommes allés passer une journée au bord de la mer. Comme tous les enfants du monde, ils étaient fous de joie, et ils ont passé des heures dans l’eau. Pour cette journée les étudiants de l’Estaca nous avaient accompagnés afin de profiter de cette journée ensemble, mais aussi superviser que tout se passe bien pour les enfants. Bénédicte et moi avons eu une excellente complicité avec la douzaine d’étudiants présents cette année. Il y avait également Léna, étudiante de Supdeco La Rochelle. Léna avait pour mission au quotidien d’encadrer les enfants de la maison des affections.

Dans le domaine des loisirs, j’étais ravi de retrouver le cours de yoga de la citadelle trois fois par semaine. Cette activité est tout à fait étonnante sur le plan énergétique et elle contribue également à maintenir une très grande sérénité. Le soir, nous nous retrouvions également dans nos restaurants favoris. A noter en particulier les dîners au bord de la rivière des parfums dans Hué, où les « lau » étaient particulièrement délicieux. Un autre moment de grand plaisir: le petit déjeuner le matin tôt sous le pagodon avant l’arrivée de la grosse chaleur : les couleurs étaient splendides, les fleurs de lotus ouvertes et la nature particulièrement merveilleuse dans le jardin du gîte. Échange avec Bin ou Na et les enfants qui passaient avant de se rendre dans les salles de cours. Voilà donc brièvement ce que nous avons vécu avec les enfants et l’organisation locale en général. Thuy, Jean et leur équipe maintiennent une activité quasi permanente auprès des enfants et au service de leur développement, de leur bonheur et de leur avenir. Bénédicte et moi avons vécu ce séjour de façon particulièrement intense en émotions, en intérêt et en engagement pour la poursuite de cette œuvre.

Sylvain

Bénédicte était à Hué

De fin mai à fin juillet, Bénédicte était à Hué :

« Je suis enfin arrivée à Hué le 25 mai après pas mal de déboires avec mon avion du 23 (Paris Hanoi) qui avait été annulé à cause d’une panne technique,faux départ qui me contrarie car j’étais prête et j’avais envie d’y être…. Je suis donc accueillie à l’aéroport par un chauffeur qui m’emmène directement au gîte magnifique que Thuy me loue pour 2 mois. Jean est là, il sera toujours présent, il me fait visiter l’hébergement (que je connaissais déjà un peu puisque j’y étais venue avec mon mari l’année précédente), il fait un petit 38 degrés, il y a la clim heureusement, les pamplemoussiers sont toujours là, le jardin somptueux, j’adore….Le gîte a été construit avec les matériaux d’une maison ancienne traditionnelle vietnamienne, extérieur comme intérieur, c’est sublime! Le village Huong Ho est à 800m, Hué 5 kms et la maison de Thuy à l’entrée de Hué, possibilité de vélo,et… de moto(çà on verra …..) Je fais la connaissance de Binh, jeune gardien du gîte avec qui je m’entendrai très bien, beaucoup de dynamisme chez lui. Mes cours auront lieu à la médiathèque construite l’année dernière avec la participation des étudiants de l’Estaca promotion 2010/11.Elle se trouve dans le jardin,sur place, donc pratique pour moi!

Thuy est auprès de sa petite Adèle (15jours) qui pleure pas mal la nuit, assez fatigant pour le papa et la maman,Thuy doit rester chez elle, selon la tradition après son accouchement pendant 100 jours(Elle « craquera » avant , trop désireuse de retrouver ses nombreuses activités de « chef d’entreprise »!)Achat avec Jean d’un tel local + une clef 3G pour mon ordi , Jean est très patient avec moi qui suis nulle en informatique! Je rends visite à Thuy et son adorable Adèle qui possède déjà un très joli minois, on parle des futurs cours de français que je dois donner. Nous discutons des horaires, j’aurai des petits(5 à 9 ans), des ados(11 à 15ans) et des adultes le soir après leur travail; tous les jours sauf le dimanche.

PHOTOS-HUE-2012-382--Medium-

Que retenir de cette expérience pédagogique? Je m’étais renseignée auparavant sur quelques méthodes d’enseignement aux étrangers et surtout passé des heures dans la célèbre librairie ATTICA parisienne ou j’avais acheté des manuels destinés à ce type d’élèves. Je n’ai jamais enseigné, j’ai eu 3 enfants que j’ai fait travailler après l’école,pas trop perdue quand même….Le jour J arrive, je commence par le cours des petits, suis un peu angoissée mais Jean me rassure, je suis bénévole, je n’ai pas de programme à faire passer, je ferai ce que je peux! 1er contact avec les petits qui se révèlera un peu « costaud » du fait qu’ils sont nombreux et que beaucoup ont des difficultés de concentration. Des joyeux lurons dont certains jouent un petit peu aux cartes ou bouquinent pendant mes cours mais quand je fais les gros yeux ils se calment mais…. Recommencent 1/4 d heure après! Les petits sont les mêmes dans tous les coins du monde,ils ont envie de jouer….. L’apprentissage du français est dur pour eux, il faut changer d’activités rapidement, j’essaie les comptines (très courtes), les animaux, les couleurs, les chiffres, je les fais se présenter, çà marche 1/2h , après c’est dur!!!! On peut remarquer déjà les forts, les faibles, les studieux, les méthodiques, les cancres bien sur, les tristes, les gais, ceux qui sont en demande d’affection, c’est vraiment intéressant…mais….fatigant!

PHOTOS-HUE-2012-669--Medium-

Le cours des ados, mon repos, mon bonheur, ils sont tellement adorables(une quinzaine de filles + 3 garçons) et d’une gaieté! J’y ai ma filleule Sang qui travaille très bien, ils arrivent par vague le matin, 1ere vague à 8h , 2eme vague à 8h 15, tous à vélo(2dessus) et à pied.Je leur apprends à se parler 2 à 2 en français et grâce à la complicité de JOJO (nom du petit manuel que je leur ai distribué) ils arriveront à dire bonjour,se présenter,dire ou ils habitent,leur nationalité,à nommer des objets, à apprendre des chansons, j’ai l’impression que çà marche bien,ils sont très attentifs et on rit beaucoup.On fait des jeux avec les « flashcards », ils aiment. Quand le cours est fini certaines viennent me voir au gîte, très curieuses de mes petites affaires!

 

PHOTOS-HUE-2012-469--Medium-

Les cours d’adultes: Des étudiants vietnamiens, la maman de Thuy, quelques personnes qui travaillent dans l’agence de tourisme de Thuy, et aussi des parents sampaniers(ceux qui savent lire et écrire car en général ils sont illettrés) Au fil des cours je m’aperçois qu’il y a une grande différence de niveau entre eux. Je les dégrouperai à la fin mais un peu tard, j’aurai du le faire au tout début. Un peu de grammaire, des conjugaisons, des « flashcards »aussi, je leur pose des questions simples, çà marche bien, et des chansons dont « Alouette » que mes sampaniers fredonneront souvent….Je fais la connaissance de ces étudiants qui par la suite deviendront des « copains » puisqu’ils m’entraîneront dans leurs sorties, picnic à la campagne, dîners succulents grâce au talent culinaire de Binh, et même 2 fois de suite …. karaoke, très à la mode au Vietnam!Moi, 62 ans , si bien acceptée par cette bande de jeunes, j’ai beaucoup apprécié! J’ai connu aussi les étudiants de l’Estaca ( dont 2 qui étaient déjà venus l’année d’avant) qui faisaient divers chantiers pour l’association, des restaurants, pas mal de bières bues ensemble, bien amusée! Stan était là aussi,étudiant sup de co,en stage pour 3 mois ici, et Adrien,jeune ingenieur diplômé parti pour 6mois voir sa famille au Vietnam(donc d’origine vietnamienne) ,ils ont tous les 2 participé aux cours des petits, pas évident même avec l’autorité masculine, d’avoir une classe tranquille!!!!

PHOTOS-HUE-2012-666--Medium-

A coté de ces cours , des ballades à l’arrière de la moto de Jean, dans des paysages paradisiaques dans les environs de Hué, au milieu de rizières, vastes étendues vertes à perte de vue,de temps à autre parsemées de chapeaux coniques, sous 40 degrés souvent, les paysans y travaillent tous avec les techniques de l’ancien temps, nous sommes dans les paysages du vieux Vietnam, j’apprends avec Jean beaucoup de choses. Mon temps est occupé par les nombreux dîners chez ma filleule. Cette famille unie (père,mère et 2 enfants) me recevra jusqu’au bout dans leur maison non achevée, beaucoup de pauvreté mais de la dignité et de l’élégance, et surtout de la générosité. J’essaie de parler un peu vietnamien (2 mois d’apprentissage à Paris) difficile mais finalement j’arrive à me faire comprendre de ma filleule,on met au point une sorte de langage commun fait de vietnamien,d’anglais et de français et avec l’aide du dico français vietnamien,çà pourra le faire!!!!Ces sampaniers sont émouvants, sensibles, généreux, j’apprends beaucoup. J’essaie de leur transmettre de la gaité, leur enseigne quelques mots de français, les voisins passent souvent pour me voir lors de ces dîners et même une petite fête a été organisée pour mon départ avec remise de cadeaux,quelle émotion!!! Les enfants chantent les quelques chansons apprises aux cours. On a tous les larmes aux yeux, les vietnamiens sont très posés (comme on dit là bas!) mais ils n’ont aucun tabou pour exprimer leur sensibilité, ils pleurent de joie souvent!!!!

Voilà, tellement de choses à dire, trop long pour écrire sur le papier, Ah oui,les parents de Thuy m’ont emmenée à un we de scouts bouddhistes, grand rendez vous de la contrée, le père de Thuy y est un des grands chefs, suis partie dans la montagne avec eux, interressant de vivre cet instant en tant d’officielle « invitée », sous le patronnage des bonzes renommés de la région. J’ai apprécié la mère de Thuy,Dien,nous avons le même âge, je m’entends bien avec elle même si la communication est un peu difficille du fait de la langue. Elle m’a prêté sa moto pour les derniers 15 jours (pas besoin de moto pendant une partie de mon séjour puisque Sylvain, un de mes amis venu enseigner lui l’anglais,me véhiculait avec la sienne….),un peu d’angoisse pour conduire dans la circulation de Hué et surtout mauvaise expérience d’un vol plané dans une rizière avec la moto de Jean, heureusement la terre étant molle, pas de dégâts!!!! J’en garde un souvenir ému!!! Jean et moi en plaisantions après mais je restais sur un petit sentiment d’échec! Mais tout s’est arrangé car à force de volonté, j’ai réussi à piloter celle de la maman de Thuy toute seule! L’année prochaine si je repars j’en loue une sans crainte!!!

J’ai fait du tourisme, Hué étant une ville magnifique, la rivière des parfums la traversant comme la Seine à Paris, rive droite,rive gauche…Les tombeaux des empereurs, la citadelle si belle avec ses couleurs orangées, dorées, sur fond d’herbe verte au soleil couchant, nombreuses pagodes, Hoi An, les tunnels , quel souvenir! J’ai découvert aussi le yoga , j’ai pris des cours dans la citadelle, seuls occidentaux avec mon ami Sylvain au milieu des vietnamiens, révélation, la « zénitude »! J’ai décidé de poursuivre à Paris.

Je retiendrai donc de ce séjour une expérience humaine en premier, ce bon temps que j’ai passé avec mes élèves, on a vécu ensemble des moments privilégiés, j’espère leur avoir apporté une certaine joie de vivre….Et puis un premier pas pour moi dans l’enseignement,même si tout était loin d’être parfait,j’espère que certains auront le déclic pour la langue française,poursuivront leurs études et deviendront peut être guide touristique? D’autres auront peut être appris quelques mots pour parler avec leurs parrains et marraines?

Je remercie Thuy de m’avoir donné la possibilité de cette aventure, peut être l’année prochaine(nam chau) une réédition? On verra?  »

Bénédicte

Témoignage de Chrystel

enfantsTHUY nous a fait le magnifique cadeau de fixer notre premier rendez-vous à une pagode dans la campagne . Il s’y déroule une célébration pour le passage en classe supérieure d’environs 300 élèves.Lumignons, bonzes, encens, chants dans la touffeur de la nuit… la soirée est magique.
Ce n’est rien comparé à ce qui nous attend le lendemain, LA rencontre :THUY nous rejoint à l’hôtel où nous commençons autour d’un café par discuter du déroulement de la journée. Nous irons visiter les familles de nos 2 filleuls puis nous les emmènerons faire des courses. Nous voici en taxi pour un trajet de 15 minutes en direction de la campagne des environs de Hué. Non loin de la pagode « de la Dame Céleste », nous atteignons un des villages des Sampaniers.Les maisons sont assez rapprochées au détour de rues poussiéreuses. Elles sont en parpaing non enduit, il manque des fenêtres et des portes et le toit est en tôle. Elles ne sont pas finies, sauf quelques exceptions.Premier arrêt à la maison de notre plus jeune filleul.
Tout le monde – la famille et des voisins sans doute – est sur le pas de la porte. Première boule dans la gorge quand j’aperçois Luc droit comme un i qui ne bronche pas. C’est très émouvant de le retrouver « en vrai » après ces années à recevoir des photos, des lettres. Il ne sourit presque jamais. Avec ses frères et sœurs ils vivent avec leurs grands parents très âgés . La mère est morte et le père les a abandonnés .Nous sommes accueillis à l’intérieur et discutons grâce à Thuy qui assure les traductions. Nous avons amené une grosse enveloppe contenant les courriers des autres parrains et Thuy fait la distribution en commentant. Concernant Luc, la discussion tourne principalement sur l’école, son travail et le comportement. Thuy nous raconte quelques bêtises à l’école et le sermonne. Cette indiscipline nous rassure.

On sent que Thuy est très écoutée et respectée. On se quitte provisoirement en emmenant Luc. Nous parcourons quelques centaines de mètres suivis par une cohorte de gamins pour arriver à la maison de Minh qui affiche une mine réjouie. La maison est un peu mieux et l’enfant parait plus épanoui sans doute grâce au fait, que lui, il a de l’amour parental. Minh souvent lové contre moi, cherche le contact. Nous sommes accueillis très chaleureusement ici aussi, assis en rond sur une natte nous discutons, prenons des photos et Minh nous montre ses cahiers parfaitement tenus.

Au mur, sont accrochées ses récompenses scolaires. Il est très méritant. Nous le félicitons chaudement.Je demande à la maman de Minh de me faire visiter la maison. Ce qui frappe en dehors de l’aspect brut des murs (c’est du parpaing aussi) c’est l’absence de mobilier en dehors de 2 lits il n’y a pas grand-chose. L’arrière de la maison surplombe directement un égoût. Toutes les saisons sont difficiles ici à cause du manque d’isolation.Après avoir expliqué aux familles que nous partions faire des courses, nous embarquons nos « deux petits » dans le taxi pour le centre de Hué. Les choses ont évolué ici, alors que je m’étais imaginée une virée au marché Dong Ba, Thuy nous emmène dans un supermarché qui n’a rien à envier aux nôtres.Les enfants sont invités à choisir des fruits , gâteaux et friandises ainsi que des vêtements.
Nous procédons à un « ravitaillement » pour la famille de Luc qui, selon Thuy, manque cruellement de nourriture. L’ambiance est plus détendue, c’est une première pour les enfants : ce grand magasin où on choisit ce que l’on veut est magique ! Nous traversons ensuite la route pour nous rendre dans un magasin de vélo. Minh nous en avait fait la demande il y a quelques mois. En accord avec Thuy et le conseil du marchand, Il choisit un beau vélo qu’il va essayer fièrement dans la rue. C’est sa grande sœur qui ramène l’engin car Minh est trop jeune pour circuler en ville. Il l’utilisera à la campagne pour aller à l’école.

veloDe retour vers le village nous doublons la jeune fille déjà loin à bicyclette. Quel courage ! Il fait vraiment très chaud, et nous occidentaux, n’aurions pas été bien loin. Dans la voiture, les enfants nous offrent 2 magnets achetés en douce au supermarché. Ils sont adorables !Premier arrêt dans la maison de Luc où nous débarquons nos cartons contenant des gros sacs de riz, des nouilles, de l’huile etc…. Nous remettons une enveloppe avec de l’argent à la grand-mère car c’est elle qui gère les dépenses. Puis vient le moment de se quitter. Cette vielle femme au visage parcheminé, les dents laquées de noir m’enserre en égrenant des paroles… C’est le moment le plus émouvant de la rencontre….Nous filons chez Minh pour leur dire adieu et leur remettre également une enveloppe garnie.Tout le monde se rassemble devant la maison avec Minh dont le vélo vient d’arriver. Il pose fièrement et nous le mitraillons de photos. Je communique par gestes avec la maman, qui touche son front puis son cœur : nous penserons l’une à l’autre…Nous quittons le village avec de grands gestes de la main de part et d’autres en nous promettant de revenir.

Je ne peux qu’encourager les parrains à créer un vrai lien avec leur filleul (certains ne reçoivent jamais de courrier alors qu’ils sont dans une très grande attente) et, pour ceux qui le peuvent, à se rendre sur place pour vivre cette expérience extraordinaire qui pour nous a constitué LE temps fort du voyage. Arrivés avec des filleuls, nous repartons avec une famille élargie.

Encore un très grand merci à Thuy qui donne énormément à ses protégés : amitié, autorité, tendresse, conseils, réconfort et beaucoup de temps.  »
Toutes les photos ici

Un témoignage très représentatif de ce que vivent tous les parrains/marraines qui ont la chance de se rendre auprès de leur filleul.

Chrystel

Témoignage de Jacques

5vuwbm8n-1-Le soir nous rencontrons nos filleuls et la famille, cette rencontre est très émouvante, nous sommes attendus.

« Bonjour » en vietnamien, nous tendons nos mains elles sont tout de suite serrées avec vigueur par toute la famille, beaucoup de voisins sont là, les enfants se rapprochent, nous distribuons nos cadeaux, la maman nos propose le thé, l’ambiance est à la fête (nous vous souhaitons a tous de vivre ces instants magiques).

Nous faisons le point sur la situation des enfants qui depuis leur parrainage travaillent beaucoup mieux à l’école. La santé de la maman c’est beaucoup améliorée, le papa lui ne gagne pas beaucoup d’argent, nous demandons comment augmenter ses revenus : Thuy nous dit qu’il lui faudrait une moto nous en discutons et nous sommes d’accord en juin il aura sa moto. Elle sera rouge c’est la condition que nous avons exigée, la couleur du bonheur !! Le papa a du mal à contenir sa joie.

Nous discutons aussi du logement et envisageons de faire quelque chose, ils vivent dans trois mètres carrés. Avec THUY nous agirons le moment venu. Le lendemain nous continuons nos visites, le soir nous invitons tout le monde au restaurant pour fêter mon anniversaire: c’est la fête ! Le lendemain à 8hoo toute la famille est là pour nous dire au-revoir, nous ne nous y attendions pas, .Ensemble nous prenons une collation, les parents nous offrent un cadeau nous demandons l’autorisation de l’ouvrir, c’est un cyclo-pousse en bois. Le symbole est fort. Les enfants à leur tour nous offrent des cadeaux pour nos petits-enfants, nous les remercions chaleureusement, nous sommes très touchés par ce geste sachant qu’ils n’ont rien.

A ce propos, nous en profitons pour rappeler que plutôt que d’envoyer des colis parfois, il vaut mieux envoyer de l’argent à THUY car la vie là-bas est beaucoup moins chère et avec 30 euros vous pouvez acheter beaucoup de choses, par exemple: 3 sacs de riz, des paquets de vermicelle, de la vaisselle, des vêtements (deux polos, deux pantalons, une paire de chaussures, un sac à main, et d’autres choses).

Nous avons vraiment compris pourquoi il faut limiter l’envoi de colis et faire plutôt des dons car vous pouvez nous croire THUY sait dépenser….

(et en dernier , la fameuse moto rouge !!!).