Juillet 2012 : Sylvain

Mi-juillet c’est Sylvain qui rejoint Bénédicte pour les cours d’Anglais  et de Français:

Arrivée le 13 juillet à Saïgon en fin d’après midi après un voyage très paisible. Les procédures d’Immigration au Terminal International sont simples et fluides. Pour parvenir au Terminal des vols intérieurs, environ cinq cent mètres de marche où d’emblée la grosse chaleur estivale (38°) et l’humidité se signalent de façon brutale. Une heure et quart de vol pour parvenir à Hué.A mon arrivée, Thuy avait envoyé une voiture afin de me conduire au gîte de Huong Ho. Ai tenté quelques échanges en anglais avec le chauffeur, mais le dialogue était limité.Il fait nuit. Les routes sont calmes. Je découvre progressivement Hué la nuit. L’atmosphère semble très paisible. Je note tout de suite une différence d’intensité en comparaison de Hanoï et Saïgon.

Arrivée au gîte de Huong Ho. Bénédicte m’accueille avec Binh dans un cadre splendide. Le jardin est absolument magnifique. Petit casse croute pendant lequel Bénédicte me fait part de son expérience de trois semaines avec les jeunes Etudiants auprès desquels elle enseigne le français.

PHOTOS-HUE-2012-690--Small-Dès le lendemain, nous rencontrons Thuy et sa fille Adèle dans le domicile familial : grande maison où vivent trois générations. Nous organisons ensemble le planning des cours d’anglais et de français afin d’harmoniser le rythme de chacun. Nous nous efforçons en particulier d’éviter les heures de grosse chaleur. Découverte de la tranche d’âge de 5 à 11ans. Le niveau de connaissance de l’anglais est très inégal. Le jeu consiste donc à faire que les enfants ne perdent pas leur temps et commencent à prendre goût à parler et lire l’anglais. Les enfants sont très nombreux et il est parfois difficile de maintenir le calme afin de capter leur écoute. J’utilise le jeu, l’humour, les dessins, les chansons. Je note très vite de grosses disponibilités de la part de certains enfants. Ils prennent goût à découvrir d’autres sons et un autre mode de communication. La tranche des « ados » se situe entre 11et 15ans. Certains ont déjà acquis des bases en anglais.Travailler avec les ados a été un véritable régal. Clairement, ils ont pris conscience que parler anglais est incontournable si ils veulent se donner les moyens d’être dans la course de la vie contemporaine au Vietnam.Une grande majorité de filles dans cette tranche d’âge. Les filles sont pour la plupart très consciencieuses, gentilles appliquées; elles aiment apprendre et rire. Les garçons sont moins nombreux et moins assidus. Mais leur esprit est très positif. Au cours des quatre semaines de travail avec cette tranche d’âge, j’ai pu réellement observer des progrès au quotidien. Non seulement les élèves restituaient, mais ils se donnaient les moyens de réfléchir afin de fournir les bonnes réponses et être performants. J’ai pu observer à plusieurs reprises des réelles marques de reconnaissance d’une très grande délicatesse.

PHOTOS-HUE-2012-726--Small-Il est essentiel de préserver cet élan que nous avons apporté. J’ai également travaillé avec la tranche d’âge 21/25ans.Certains étaient encore Etudiants, d’autres commençaient leur carrière professionnelle. Certains avaient de bonnes connaissances de l’anglais, avec toutefois une prononciation aléatoire.D’autres avaient des connaissances de base, mais n’avaient pas eu l’occasion de pratiquer. Il fallait également leur faire oser la prise de parole. Beaucoup de solidarité dans cette tranche d’âge. A chaque cours les Etudiants devaient préparer un exposé sur la base d’un thème choisi en commun : la musique, les voyages, la culture etc.Cette méthode afin d’enrichir le vocabulaire de chacun. J’ai souhaité par ailleurs que les Etudiants fassent la distinction entre les termes anglais du Royaume Uni, et ceux des USA.L’utilisation de l’humour de la part des Etudiants a largement contribué à rendre les cours vivants. L’organisation des cours, tôt le matin pour les Jeunes et en fin d’après midi pour les adultes nous a permis également de découvrir progressivement l’ancienne capitale impériale. J’ai été très captivé par cette ville. La traversée du pont Eiffel en scooter parmi des milliers de motos, les couleurs splendides de la rivière des Parfums, les déjeuners à Hong Huo au bord de l’eau parmi les travailleurs vietnamiens entre deux averses d’orage, la dégustation du « Rao » , les visites de la Citadelle, la découverte des différents tombeaux en dehors de la ville de Hué, les espaces verts d’une grande richesse végétale et parfaitement entretenus, les rires des enfants, la grande complicité de la population vietnamienne, son humour. J’ai ressenti de la part des habitants un très fort sentiment d’appartenance à cette ville, à son histoire, à ses croyances. Parfois même l’impression que chaque habitant de Hué appartient de façon ou d’une autre à la famille impériale. Nous avons bien entendu adoré la cuisine. Grâce à la Maman de Thuy, nous avons découvert de nombreuses saveurs nouvelles en famille avec les Scouts et au fur et à mesure de la découverte de nouveaux petits restaurants. Ce séjour d’un mois à Huon Ho a été une expérience tout à fait nouvelle pour moi. Il s’agissait de mon troisième séjour au Vietnam. Travailler parmi la population nous fait approcher la vie locale tout à fait différemment. Les réveils tôt le matin, le fraicheur éphémère, les bruits de animaux, l’arrivée de l’équipe des ouvriers intervenant sur la construction de la cuisine extérieure pour les touristes devant séjourner dans le gîte, la traversée de la rivière des parfums le soir après les cours de yoga, la complicité des Vietnamiens au moment de commander un repas.

PHOTOS-HUE-2012-692--Small-Le combat pour venir à bout du « chuôôt », le rat qui se promenait chaque nuit dans la charpente du toit de notre maison. La mise en pratique des cours de vietnamien que Bénédicte avait pris à Paris avec un ancien professeur vietnamien vivant à Paris depuis 1975. Les fous rires avec Binh lorsque nous tentions d’échanger chacun dans sa langue. Binh a lui-même intégré pas mal de mot en français grâce à cette complicité et à son humour. Le dîner dans la famille de Trang qui avait préparé un repas délicieux. La découverte du fonctionnement de la famille vietnamienne. La grande humanité de la famille de Thuy N’Guyen ; cette implication dans le mouvement du scoutisme bouddhiste contribue à développer des activités tournés vers les autres et plus particulièrement vers des populations particulièrement peu favorisées sur le plan de l’éducation en particulier. Ces actions sont toujours menées avec l’objectif de responsabiliser ces familles afin qu’elles prennent en main progressivement leur avenir et celui de leurs enfants. Bref, un séjour riche d’expériences et de souvenirs.

Le sentiment concret de participer à une action de formation et d’éveil. Bien entendu, je me rendrai disponible pour renouveler l’organisation de ces cours avec désormais une expérience du terrain qui me permettra d’être plus efficace et plus performant auprès des enfants des familles des Sampaniers.

Sylvain

Mai 2012

Fin mai, c’est Bénédicte, marraine de deux de nos enfants et amie de Thuy qui était à Hué durant 2 mois. Au programme, cours de Français et d’Anglais pour les jeunes du primaire et les ados.

Lire son premier témoignage ici.