Chaque année, principalement durant l’été, des bénévoles viennent à Hué pour donner des cours de langue .
Bénédicte et Sylvain sont venus à de nombreuses reprises pour donner des cours de français et d’anglais:
Sylvain résume leur séjour:
« Cette année encore Bénédicte et moi avons passé quatre semaines à Huong Ho pendant tout le mois de juin. Il s’agit pour nous de la troisième expérience avec les enfants des familles des Sampaniers.
Nous sommes arrivés à l’aéroport de Hué vers midi sous une chaleur torride et un soleil éclatant. Arrivée paisible à Hué dans une voiture climatisée. Nous découvrons rapidement la « maison des affections ».
Cette année la présence des enfants de « la maison des affections » a enrichi notre expérience et je l’espère aussi celle des enfants. Nous en connaissions déjà quelque uns, Nhi, Y, et leur jeune frère, Thanh et Luc. Nous avons donc enseigné auprès de ces enfants ainsi que ceux des familles des Sampaniers. Pour rappel, Bénédicte était en charge des cours de français et j’enseignais l’anglais. Thuy avait divisé les cours par niveau scolaire: sept niveaux. Grâce à ce dispositif, nous avions des classes avec un maximum de vingt élèves. Dans certains cas, le nombre était inférieur; excellent pour davantage capter l’attention des enfants et les faire progresser. Très rapidement, comme les autres années, nous constatons que d’une part les filles sont plus nombreuses et aussi davantage appliquées et plus bosseuses. Il semble que ce phénomène soit mondial. Plus tard il peut se diluer quelque peu en raison du rôle des femmes dans la société vietnamienne. Nous avons attiré l’attention des enfants lorsque nous le pouvions sur l’intérêt de poursuivre des études afin de profiter de l’essor de l’économie vietnamienne et de l’évolution de sa société. Le partie pédagogique de ce séjour a été dense. Bénédicte et moi avions chacun une vingtaine d’heures de cours par semaine, six jours sur sept. Ce rythme nous a permis d’être encore davantage intégrés dans la société et la vie quotidienne de l’organisation et de Huong Ho. Les enfants pour la très grande majorité étaient particulièrement joyeux et affectueux. Bien qu’étant en vacances, ils avaient des activités qui leur étaient proposées par Thuy et son équipe. Ces activités pouvaient être ludiques, sportives, mais aussi des cours de maintien de leur connaissances scolaires. Nous sommes allés passer une journée au bord de la mer. Comme tous les enfants du monde, ils étaient fous de joie, et ils ont passé des heures dans l’eau. Pour cette journée les étudiants de l’Estaca nous avaient accompagnés afin de profiter de cette journée ensemble, mais aussi superviser que tout se passe bien pour les enfants. Bénédicte et moi avons eu une excellente complicité avec la douzaine d’étudiants présents cette année. Il y avait également Léna, étudiante de Supdeco La Rochelle. Léna avait pour mission au quotidien d’encadrer les enfants de la maison des affections.
Dans le domaine des loisirs, j’étais ravi de retrouver le cours de yoga de la citadelle trois fois par semaine. Cette activité est tout à fait étonnante sur le plan énergétique et elle contribue également à maintenir une très grande sérénité. Le soir, nous nous retrouvions également dans nos restaurants favoris. A noter en particulier les dîners au bord de la rivière des parfums dans Hué, où les « lau » étaient particulièrement délicieux. Un autre moment de grand plaisir: le petit déjeuner le matin tôt sous le pagodon avant l’arrivée de la grosse chaleur: les couleurs étaient splendides, les fleurs de lotus ouvertes et la nature particulièrement merveilleuse dans le jardin du gîte. Échange avec Bin ou Na et les enfants qui passaient avant de se rendre dans les salles de cours.
Voilà donc brièvement ce que nous avons vécu avec les enfants et l’organisation locale en général. Thuy, Jean et leur équipe maintiennent une activité quasi permanente auprès des enfants et au service de leur développement, de leur bonheur et de leur avenir. Bénédicte et moi avons vécu ce séjour de façon particulièrement intense en émotions, en intérêt et en engagement pour la poursuite de cette œuvre.Sylvain
Après le témoignage de Sylvain, voici celui de Bénédicte :
« Et de trois!!! Troisième mois de Juin passé à Huong Ho où j’ai tenu le rôle d’une enseignante (de français) auprès de ces chers enfants de l’association. Cette année une nouveauté, il y avait en plus ceux des deux » maisons des affections » (quelle appellation merveilleuse!) construites par Thuy. Ils venaient se rajouter aux enfants de nos familles de sampaniers. Ils sont issus de familles très problématiques, en situation très précaire, leurs parents sont soit décédés ou malades, soit dans l’incapacité de s’en occuper et alors ils les abandonnent ou les laissent pour un long laps de temps dans ces maisons en attendant des jours meilleurs (qui ne viendront peut être jamais….).Ils vivent ensemble dans ces deux lieux encadrés par des nounous, une cuisinière, une étudiante (cette année c’est Léna!) chargée de l’animation, dans une ambiance très aimante, avec beaucoup de rires, de passages de gens extérieurs, d’événements ponctuels, moi même j’y passais tous les jours (ces maisons jouxtant le jardin du gîte de Thuy où je résidais).
Que dire de cette expérience ? Bonne organisation des cours car beaucoup moins d’élèves dans chaque niveau par rapport à l’année dernière. Cela nous donne la possibilité à Sylvain (3ème année aussi pour lui où il enseigne l’anglais) et à moi d’espérer être plus efficaces dans notre soutien à la diffusion de ces deux langues. Nous avions 7 niveaux. Je remarque toujours la même chose et c’est universel je crois: Il y a les forts et les faibles, les « extravertis » et les timides, les rêveurs (pas gênant mais ne participant pas trop et vagabondant très loin dans leurs pensées!!!), les « dissipés » qui quelques fois me feront transpirer un peu plus que d’habitude (il fait très très chaud dans les salles de classe, surtout au cours de 14h30!) les « sages » qui vous boivent des yeux, les « hyper doués » qui en veulent, d’autres qui se reposent tranquillement pendant les cours, allongés un petit peu sur leur table(!!!), et qui paraissent ne pas suivre (ont ils les capacités ou ont ils un passé si chargé qu’ils sont freinés dans leur apprentissage ?) En tous les cas, ils sont extrêmement fiers qu’on leurs porte une attention particulière, fiers de recevoir des cours qui leur sont destinés « A EUX « . En temps que mère de 3 enfants je ne suis pas trop perdue, ayant du de nombreuses fois faire réciter les leçons quand ils étaient petits!
Le contenu des cours? Pas trop de grammaire (la grammaire française étant si difficile!), du parler très simple genre: Qu’est ce que c’est? Qui est ce? Ou habites tu? De quelle couleur? Tu aimes quoi? Ça marche pas mal, tout ça accompagné de « flash cards »(grandes images avec le dessin d’un côté et le mot de l’autre) et de mes balbutiements de mots en vietnamien (et oh miracle, quelques fois ils me comprennent!) j ai en effet pris quelques cours en France! Je mime aussi, de gros éclats de rire, j’adore….Souvenirs forts de ces ambiances, je sens que je suis attachée à ces élèves. 21 h de cours par semaine, du lundi au samedi inclus. Sylvain et moi nous reposons le dimanche. Nous avions fait pas mal de tourisme les années précédentes, cette année repos dans cet extraordinaire jardin du gîte au milieu des plantes aquatiques et à l’ombre des pamplemoussiers. Et puis chacun sa moto: ici c’est obligatoire d’en avoir une car autrement impossible de bouger, trop chaud pour le vélo et l’usage de la voiture n’est pas encore suffisamment développé pour en louer une…. C’est cher, et pourtant il y en a de plus en plus dans Hué, ce qui pose un gros problème pour la circulation! Mais grâce au développement économique de leur pays, les Vietnamiens s’enrichissent et maintenant peuvent en acheter! Nous nous promenons le long de la rivière des parfums, c’est une merveille le soir, vers 18h, au niveau de « la dame céleste » , le coucher de soleil….C’est féerique….
Il y a aussi la nourriture vietnamienne qui m’enchante, nous achetons souvent des « man vé » ( à emporter) dans la boutique-restau de Huong Ho. Délicieux, tout ça pour 80 centimes d euro! Mangeons vietnamien la plupart du temps.
J’aime cette ambiance gaie (les vietnamiens sont vraiment joyeux…), j’apprécie leur joie de vivre, je me sens souvent sur la même longueur d’onde, bref je me sens intégrée! Bonne entente aussi avec les étudiants de l’Estaca », école d’ingénieurs », qui sont là pour réaliser des chantiers au sein de l’association. On les voit souvent, on discute sur la vie, c’est leur première expérience de travail bénévole ( ils ont 20ans!) hors de France et loin de leur famille ! Il y aurait beaucoup, beaucoup d’autre faits à raconter….
En résumé : Séjour une fois de plus réussi grâce à l’accueil de Thuy et Jean qui poursuivent leur formidable travail, à tous ces enfants aux personnalités si attachantes, aux liens que j’ai créés avec eux et à ma bonne intégration dans ce monde vietnamien. Il faisait très chaud, certes, parfois j’ai eu quelques pertes d’énergie mais qui ont été vite compensées par la gentillesse de tout le monde. J’ai un lien fort avec ce pays, j’aimerai suivre l’évolution de ces enfants, je m’y suis attachée, c’est un peu « magique »!!!!! J’espère y retourner !!!Bénédicte
Thuy a pu constater les progrès des enfants grâce à ces cours:
Je vous confirme que les élèves font un grand progrès en anglais. Ils ont beaucoup plus de volonté pour apprendre cette matière. Pour le français, il leur manque un peu de pratique, mais ils se souviennent des mots principaux que Bénédicte leur a appris.Un grand merci à tous les deux pour leur travail.